I . Le Système d'aide à la maintenance (S.A.M)
La maintenance des bus à la R.A.T.P:
Les opérations de maintenance (visites de sécurité, de contrôle, réparations…) s' effectuent dans les 23 centres bus de la R.A.T.P ( et les relais bus) et contribuent au bon état de marche des 4000 bus de La R.A.T.P.
Ces opérations sont effectuées pour différentes raisons :
L' entretien périodique reposant sur un cycle de visite | |
Les défauts observés par le personnel de maintenance | |
Les défauts signalés par les machinistes |
Les opérations de nettoyage sont faites deux fois par semaine : elles consistent aux nettoyages extérieurs, intérieurs du bus, au dépoussiérage de son châssis…
L'histoire du S.A.M:
Le S.A.M a été développé au sein de département du Matériel Roulant Bus (M.R.B). La mise au point a débuté en juin 1986.
L' objectif : une gestion informatisé de la maintenance
Une première phase a eu lieu au centre bus du Hainaut (dans le 19ème arrondissement, fermé en 1991)
Les autobus de la ligne 60 furent alors équipés d'un boîtier intégré au poste de conduite.
Par la suite, ce sont tous les bus du centre bus d'Aubervilliers qui ont été équipés de ce système.
Le dispositif informatique mis en place au centre bus d' Aubervilliers.
Le S.A.M est un ensemble de terminaux, d'ordinateurs, et d'imprimantes disposés dans différents endroits "stratégiques" du centre : aires de travail, salle du personnel…
Le matériel embarqué : L'I.C.S. :
L 'Interface Conducteur Système (I.C.S), est un petit ordinateur intégré au tableau de bord, qui permet au machiniste ou au personnel de maintenance de dialoguer avec le bus.
L' I.C.S. indique au machiniste la place dans le centre qui est attribué au bus.
Le machiniste doit enregistrer les divers signalements qu'il a pu remarquer au cours de l'exploitation (Ex : valideur en panne…) . Il enregistre également le nombre de voyageurs qui sont montés dans le bus, la quantité de gasoil délivré au bus lors de son passage au poste de charge … De plus l'I.C.S permet également l'envoi de message du régulateur ou du centre (ex : ce soir pas de lavage…).
L' I.C.S fait partie intégrante du bus, il enregistre les moindres défauts qu'il y a eu sur le bus, les opérations de maintenance qui ont été effectuées sur le bus, l'âge au mois près du véhicule !
Le machiniste et le S.A.M :
Lorsque le machiniste arrive dans la salle du personnel pour prendre son service, il rentre dans l'ordinateur son numéro de "Police", son matricule. Il reçoit alors une feuille de route où lui est indiqué le numéro du bus qui lui est affecté, son emplacement dans le centre.
Après être monté dans le bus, le machiniste enregistre différentes données dans l'I.C.S qui permettent de s'identifier et de rendre les équipements embarqués disponibles.
En rentrant au centre bus, l'emplacement du bus dans le centre est indiqué au machiniste via l'I.C.S lors de son passage au poste de charge.
N.B : Le remisage de l'autobus, est programmé en fonction des contraintes de maintenance (signalements transmis, visites d'entretien).
II . La "pollution" dans les centres bus
Dans les centres bus couverts (la majorité), les bus entrent, sortent stationnent, et rendent par moment l'air irrespirable pour les machinistes qui vont rejoindre leur bus où le personnel dans les ateliers. La pollution est encore plus importante dans les petits centres où l'atelier n'est pas ou peu séparé du hall de remisage.
Pour fonctionner, l'autobus à besoin d'air. Tout fonctionne à l'air (Les portes, les suspensions, les freins…)
Or, un autobus "perd son air" (se vide de son air) en deux ou trois heures (ceci est valable pour un SC 10 R ou un Agora L dernière génération ) . Il faut 5 à 6 minutes pour le "regonfler", 5 à 6 min où le moteur qui est "froid" tourne et libère de la fumée provenant du diesel.
Imaginez ce que peuvent faire plus d'une cinquantaine de bus qui "se gonflent" dans un centre comme St-Maur ou Point du Jour …
Les mesures :
Pour les centres dont le remisage est effectué "dans" l'atelier (Asnières, Croix-Nivert, Lebrun, Point du Jour, St - Maur), il existe des prises de gonflage (situées à l'avant du bus) permettent de gonfler le bus en 2 ou 3 min sans allumer le moteur et donc sans engendrer de la fumée.
Pour tous les centres couverts ou découverts, les ateliers sont équipés de "manches" extracteurs de fumées : lorsqu'un bus est resté un week-end à l'atelier, il a donc perdu son air. Pour le regonfler il faut faire tourner le moteur. Pour éviter d'enfumer l'atelier, on fixe ces manches sur le pot d'échappement.
Une prise d'air (au-dessus du bouton noir) sur un Agora du 92 (Croix-Nivert)
Sur les R 312, elle se situe sous le bouton d'issue de secours.
Photo (c) Antoine LEROY le 08/11/2000
III . La gestion du Matériel Roulant (G.M.R) à la R.A.T.P
Qui ne s'est jamais demandé en voyant du nouveau matériel sur sa ligne : Pourquoi cette ligne ? Comment cela se passe ? …
Derrière tout cela se cache une dizaine de personnes qui ont pour rôle de gérer les 4000 bus que possède la R.A.T.P, en fonction de la demande des centres, des pressions politiques…
Pourquoi équiper un ligne avec du nouveau matériel ?
Il faut tout d'abord rappeler que les SC 10 doivent tous être réformés avant 2001. | |
L'âge de vie des bus à la R.A.T.P ayant été ramené de 15 à 10 ans la réforme des premiers R 312 (1988) va commencer. | |
Il y a des pressions politiques de la part des maires pour qu'une ligne soit équipée avec du matériel accessible aux Handicapés | |
La priorité de la ligne sur le Plan de Déplacements Urbains (P.D.U) |
Entre la commande d'un bus, et sa réception, il s'écoule environ 1 an. Il faut donc prévoir !
L'équipement de la ligne :
Après la réception des véhicules (et l'établissement de leur carte grise et violette par G.M.R), le centre met les bus "sur" ligne. C'est ensuite que G.M.R intervient :
s'il s'agit de SC 10, ils seront réformés ou iront renforcer d'autres lignes
s'il s'agit de bus n'ayant pas atteint la réforme d'âge, il y a toute une série de mutations orchestrées par G.M.R en collaboration avec les centres.
Exemple : Le 24 a reçu des Agora G.N.V or il était équipé auparavant de R 312 (donc pas de réforme possible).
Mutations :
La 5880 part à Ivry équiper le 57 (qui a récupéré des R 312 du 30 qui a reçu des GX 317 au G.P.L) | |
Les 23 voitures (5881 à 5903) partent à Point du Jour pour équiper le 52 qui est encore en SC 10 R | |
Les SC 10 R partent pour moitié à St-Maur (sur le 107) et à Maltournée. |
Conséquence les anciens SC 10 R de Maltournée et de St- Maur qui avaient atteint leur limite d'âge ont pu être réformés.
La mutation de véhicules sur lignes ou entre centres bus :
La charge d'une ligne (le "flux" de passagers) n'est pas toujours la même en fonction des périodes (saisons, coupe du monde, Fête de la musique, Rolland - Garros…)
2 à 4 fois par an, les centres et G.M.R établissent des tableaux de marche (T.M) sur lesquels sont inscrits le nombre de véhicules affectés à la ligne, le nombre d'autobus affectés qui vont sortir du centre et le nombre de bus de la ligne dont le centre dispose en "relais" ( en cas de panne).
En fonction de ces T.M, il se dégage un taux minimum d'utilisation du matériel que les centres et G.M.R sont tenus de respecter.
C'est grâce à ce taux d'utilisation que G.M.R va pouvoir affecter un ou deux véhicules en plus sur une ligne qui en a besoin (pannes multiples, équipement d'autobus nécessitant le départ des autobus à Championnet…)
Ces autobus vont venir d'un centre dont la ligne dispose d'assez de véhicules pour fonctionner.
Pour avoir fait un stage dans ce service, je peux vous dire que ce n'est pas de tout repos !
G.M.R, en cas de grave accident, va décider en fonction de l'état du bus de la réforme du bus ou de réparation.
IV . La vie d'un bus à la R.A.T.P
Après être sorti de la chaîne de montage de R.V.I (situé près de Lyon), le bébé agora va faire avec 4 ou 5 de ses compagnons, ses premiers pas de nuit pour rejoindre le centre bus où il doit aller.
Après être arrivé au centre, la période "Réception" commence. Le personnel du bureau d'Etudes Essais et Réception (EER) vient dans le centre pour contrôler le bus. Le moindre défaut (boulon manquant…) et hop, retour à l'envoyeur. | |
Une fois les papiers du véhicules établis, le bus est mis sur ligne. Pendant 10 à 15 ans, il va transporter des usagers, être muté dans différents centres (mais cela peut arriver qu'un bus reste pendant dix ans dans le même centre sur la même ligne). | |
Puis après 10 à 15 ans de bons et de loyaux services, le bus est réformé. Il quitte le centre (on lui aura auparavant enlevé tous les équipements de services : composteurs, I.C.S…) pour rejoindre VOO (Véhicules et Organes d'Occasion) remise située à Aubervilliers où sont entreposés tous les bus réformés qui attendent leur sort : | |
La "casse" à Argenteuil | |
Leur transformation en bus infodrogue, cyberbus et autres cyclobus | |
Leur envoi dans des pays étrangers (Maroc, Honduras…) |
Dernière modification le : 21 janvier 2000
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